« MAHAMAT RADJIL »
» Mahamat radjil » signifie garçon manqué. Cette expression est utilisée pour designer une fille avec des allures ou un comportement masculin. Ce qui est intéressant dans cette formule, c’est la juxtaposition du prénom masculin » Mahamat » et du nom commun » radjil » qui veut dire homme. Autrement dit » Mahamat l’homme » signifierait garçon manqué. On peut apprécier la subtilité de la langue, car on n’a pas besoin en principe de préciser que Mahamat est un homme.
« VELO HAYA »
» Vélo haya » signifie vélos à louer. Ces mots nous les avons tous déjà utilisés. Son origine est pourtant étrangère, précisément du Nigeria voisin. En anglais, on dit TO HIRE qui veut dire louer. Transposée au Tchad, l’expression est devenue » velos haya « . On constate que la prononciation est très proche du mot anglais. L’apport des communautés nigérianes à travers leurs langues (haoussa et autres) est très important dans presque toutes les zones où elles se sont établies. Nous ferons un dossier sur le cas de notre pays, il se révèle déjà très enrichissant.
« KHACHIM BEIT »
Au sens premier cette expression signifie l’entrée, la porte d’une maison, mais au sens figuré les mots peuvent designer un clan d’une ethnie déterminée par exemple, untel est arabe mais du clan des woulad rachid, c’est leur khachim beit.
« OUARAL BEIT »
Signifie derrière la maison au sens littéral mais c’est aussi l’expression utilisée pour designer les toilettes. Dans les villages, les toilettes se trouvent toujours à l’écart des cases, dans la brousse, expression discrète comme on l’aura relevé et jusqu’à aujourd’hui cette discrétion est un acte de savoir vivre majeur. Pour être complet, en arabe tchadien un peu plus élaboré, les femmes utilisent l’expression » maachine ni saloumoul cheikh » nous allons présenter nos salutations au cheikh, façon discrète et combien élégante pour dire qu’on veut aller aux toilettes et surtout expression qui n’est pas compréhensible par tous quant à sa signification réelle.
« ARBOUT SOULBAK »
Se ceindre la taille, tel est le sens premier de ces mots. Cette expression évoque pour les tchadiens, avec une petite dose d’humour, la nécessité de se tenir prêt pour faire face à une situation difficile. Par exemple, on dit couramment » arbout soulbak » à un homme que l’on veut avertir d’un combat qu’il doit mener que ce soit pour une banale histoire de quartier ou encore pour répondre à une convocation de son patron. A N’djamena, il y a un quartier qui s’appelle « arbout soulbak » lequel porte bien son nom d’ailleurs car étant une zone où les malfrats dépouillent fréquemment les gens de leurs biens.