Président du CDR, Acheikh Ibn Oumar a eu un parcours qui ressemble à celui de la plupart des hommes politiques tchadiens. Originaire du Batha, il est apparu sur le devant de la scène politique tchadienne après la mort de Acyl Ahmat. Il prit la tête du mouvement et fut présenté comme l’homme du compromis afin d’éviter des scissions entre les différentes composantes du CDR.
N’ayant aucune base pour le soutenir, il n’eut pas un réel pouvoir. Le CDR faisait partie d’une alliance de plusieurs groupes politico-militaires qui regroupaient les FAP de Goukouni Weddeye, …etc. Le tout sous la bannière libyenne. C’est ainsi qu’une dissension l’opposa à Goukouni, ce dernier l’emprisonna pendant de longs mois dans les grottes du Tibesti, lui et ses collaborateurs subirent de mauvais traitements.
Libéré, il se rendit en France puis rompit avec la Libye et conclut un accord de réconciliation avec Hissein Habré, rentra au pays et fut nommé ministre des affaires étrangères, poste qu’il occupa jusqu’au départ de Habré.
Déby le nomme conseiller à la présidence; quelques temps après il quitte le Tchad, se rapproche du MDD ancien mouvement politico militaire opérant près du Lac Tchad. Il s’installera au Niger puis à Paris où il constitua un front avec le MDJT de feu Youssouf Togoimi, puis une alliance avec le CNR de Abbas Koty.
Actuellement, son mouvement a crée une alliance avec la convention de Soubiane Ahmat, ancien ambassadeur du Tchad à Washington qui aurait selon certaines rumeurs des hommes acquis à sa cause à l’est du Tchad proche de la frontière soudanaise. Ses ambitions sont toujours là, quels sont ses points forts et ses points faibles ?
Points forts
Il a accumulé une grande expérience dans la politique par sa longue présence. Sa connaissance de tous les évènements politico-militaires de l’histoire récente de notre pays est un plus car il a été lui même un acteur.
Il a exercé des fonctions gouvernementales, c’est un bon point pour un intellectuel comme lui d’avoir approché la réalité de la chose étatique dans un pays comme le Tchad.
Ayant été un allié de la Libye, il a l’avantage de bien connaître un système qui ambitionne de contrôler tout pouvoir au Tchad. Il jouit d’une bonne image auprès d’une partie des militants de l’ancien CDR, c’est l’intellectuel bosseur.
Points faibles
Il n’a aucune base politique sur laquelle s’appuyer. Il est d’ethnie arabe mais ces derniers sont représentés par d’autres hommes politiques. Il ne peut aujourd’hui s’afficher comme un leader à même de mobiliser cette communauté. Même en dehors de la fibre ethnique, il n’a pas de militants, pas de gens se réclamant de lui.
On peut relever une grande instabilité dans ses choix politiques. Son tempérament trop cool et velléitaire le fait apparaître comme un homme qui manque d’autorité et qui donc aura des difficultés à s’imposer, ce qui est un lourd handicap dans un pays comme le Tchad.
Avenir
Ses ambitions sont importantes, son engagement politique est constant, mais son avenir sera bousculé par l’émergence de nouvelles ambitions affichées par des hommes comme Mahamat Saleh Annadif sans compter Soubiane Ahmat, mais aussi tout l’ancien staff de feu Acyl ahmat, des gens comme le docteur Moctar Moussa plusieurs fois ministres sous Deby.
Il pourra toujours apporter sa contribution mais de là à jouer un rôle de premier plan, non !