Depuis bientôt 12 ans, les tchadiens lisent des journaux qui ont été montés par des hommes et des femmes proches ou non du pouvoir en place.
Premier constat, 9 journaux sur 10 sont écrits dans leur intégralité par des tchadiens du sud. Est-ce un hasard ou un fait voulu et organisé ? Comment peut – on expliquer une telle mobilisation ? Quelle est la ligne éditoriale de ces différents journaux ? Quelle opinion, les tchadiens ont-ils de cette presse ?
Il convient de rappeler le contexte de l’époque (après la conférence de la BAULE en 1989) où tous les régimes africains se devaient, pour exister, permettre une certaine liberté d’expression, mais aussi l’éclosion des organisations de droits de l’homme. C’est ainsi que des aides ont été allouées pour le montage desdits journaux et Ong. Une aide multiforme qui englobait le matériel (ordinateurs, bureaux, imprimerie , …etc.) et la formation (séminaire, stages, briefing, contacts réguliers et suivis) .
Avant de commencer à répondre à toutes ces interrogations, il nous faut dire quelques mots sur la qualité de l’écrit. Force est de constater que les produits offerts aux lecteurs ne feraient guère d’envieux, tellement les fautes d’orthographe, de syntaxe, de style pullulent à longueur de pages. La maîtrise de l’expression écrite ou orale constitue une condition dans ce métier. Elle révèle la personnalité et le niveau de culture.
Combien sont-ils à croire que la signature de quelques articles consacre le statut de grand journaliste ? Aucun journal ne possède sa propre » âme » si l’on peut dire; aujourd’hui il serait bien difficile à quelqu’un de reconnaître la plume de x ou de y à ses écrits ou à son style.
Ce simple constat en dit long sur le talent de nos pisse-copies.
Ceci dit, la ligne éditoriale de ces journaux est organisée et est commune à tous et ce sur plusieurs points. Comment peut-on expliquer un tel unanimisme ?
A vrai dire il serait plus juste de parler d’un véritable plan de communication politique dont les objectifs sont les suivants :
Tout d’abord déterminer une cible : ici, il s’agit de l’ancien président Hissein Habré qui est dans leur ligne de mire depuis bientôt 14 ans ! ! C’est ainsi que tous ces journaux ont attaqué, vilipendé le régime de Hissein Habré, assénant leurs vérités d’un jour, trafiquant au passage l’histoire du Tchad quand cela les arrange, servant une information parcellaire et tronquée sans enjeu informatif sinon la désinformation. Prenons quelques exemples ; » le régime de Hissein Habré a utilisé l’affaire de la bande d’Aouzou comme un fonds de commerce politique » selon Coumbo Singa Gali, du journal » Le Temps », et voilà que sont nés les négationnistes tchadiens.
Inutile de préciser que la journaliste ne démontre pas ses allégations sur une analyse des faits politiques et partant mériterait une réponse appropriée. S’il fallait accepter, pour une seconde de se placer au niveau de la journaliste nous lui dirons tout simplement que par rapport à Aouzou, Tombalbaye l’a utilisé comme un fonds de commerce tout court en la vendant sans aucun scrupule au plus offrant.
Second exemple, » le départ de Habre a basculé le Tchad dans la paix » ces mots sont du journaliste Edmond Badge. Quand un journaliste met sa plume au service de ses idées si peu nobles fussent elles, le résultat est bien loin du devoir d’informer juste et vrai, enseigné dans les cours de journalisme. De maître Behidi à Togoimi en passant par Abbas Koty sans oublier Ketté et Baldé, pour ne citer que ceux-là, ils seraient donc les » victimes de la paix » pour suivre le raisonnement de Edmond Badge.
Derrière le journaliste se cache l’homme politique, nous avons en face de nous une presse de combat qui, bave à la bouche, attaque sans relâche Hissein Habré, pourquoi un tel acharnement ? Et pendant si longtemps un peu comme s’il ne fallait pas s’arrêter car tout l’édifice de calomnies, de diffamation, de bidonnage risquerait de s’écrouler.
En étant un peu cynique on pourrait faire remarquer que la pire chose qui pourrait arriver à un homme politique, c’est de tomber dans l’oubli, ce n’est assurément pas le cas pour l’ancien président Hissein Habré.
Dans une campagne médiatique, plusieurs cibles peuvent être visées, c’est ainsi que nos médias de la haine s’inscrivant directement dans la lignée de leurs confrères tristement célèbres de la radio des mille collines au Rwanda ont écrit ce qui suit :
« les nordistes sont des analphabètes, incultes et indignes d’exercer le pouvoir…. ». La démarche politique qui anime l’ensemble de cette presse consiste en une opération de matraquage dans le but de culpabiliser, de terroriser les nordistes afin qu’ils renient leurs convictions.
Le langage est simpliste et tient pour l’essentiel en ceci : » vous avez exercé le pouvoir, nous devons vous le faire regretter car vous ne pouvez que mal faire « .
Les lecteurs que nous sommes, avons tous constaté que c’est le silence complet sur leurs 19 ans de dictature de Tombalbaye et Malloum. La stratégie de communication repose sur le sensationnel, histoire d’attirer les lecteurs, c’est ainsi que des documents à caractère confidentiels comme la liste des agents des Services de renseignements est rendue publique, il faut être au Tchad pour voir des choses pareilles ou avoir à faire à des irresponsables. Tout régime a besoin d’agents dans tous les secteurs de la vie socio-économique, politique, culturelle, industrielle …etc. et ceci est la règle dans les plus grandes démocraties occidentales. De plus, dans un passé récent lors de la chute de la tyrannie du général Malloum, des documents impliquant des hommes en soutane et des bonnes sœurs envoyant des fiches de renseignement et attendant des mots d’ordre à passer pendant leurs homélies, sans compter des problèmes liés à des atteintes graves aux bonnes mœurs impliquant toujours des prêtres officiant dans les églises tchadiennes, ont été découverts et mis à la disposition des autorités de l’époque. Toutes ces personnes n’ont jamais été jetées en pâture à l’opinion, il est vrai que les gens étaient plus conscients et responsables.
Certains ont expliqué cet acharnement médiatique comme étant l’extériorisation du syndrome de la perte du pouvoir par les sudistes qui n’ont toujours pas digéré ce séisme politique qui les a emportés, à leurs yeux, une seule personne a réussi cette prouesse, elle reste la cible number one. Selon nos cadres du Sud, le nordiste est le parfait ignorant, quasi analphabète et incapable de gérer quoique ce soit. Le régime de HH leur a démontré le contraire, et ce fait a été unanimement reconnu par les institutions internationales mais encore par tant de témoignages, citons un seul exemple, celui de Jacques Attali Conseiller du feu Président Mitterrand dans son livre VERBATIM rapporte ces paroles de Mitterrand à propos de Hissein Habré : « je n’aime pas beaucoup cet homme mais c’est un grand administrateur, il est incontournable pour l’instant… ».
Par rapport au régime actuel, cette presse a depuis longtemps choisi son camp; c’est celui de l’opposition, s’éloignant encore une fois de sa mission d’informer objectivement.
Formant une espèce de secte ayant des ramifications dans les milieux des Ong des droits de l’homme et dans certains milieux politiques, il n’a guère été étonnant de voir que certains journalistes et dirigeants des Ong des droits de l’homme ont monnayé leur capacité de nuisance pour d’éphémères strapontins ministériels mettant ainsi à jour les ambitions dissimulées de ces messieurs (cas de Saleh Kebzabo, Enoch Djodang, Dieudonné dionabaye, Mahamat Hissein, …).
Concluons avec Michel Friedman, de la coopération française qui a contribué à la formation et la mise sur pied de certains journaux et qui dit : » Cette presse avait tendance à dire n’importe quoi sur n’importe qui et n’importe comment ».
Au finish qu’avons nous ? Une presse excessivement partisane jusqu’au sectarisme, jusqu’à oublier complètement sa mission d’information pour n’être qu’une presse de combat, dès lors ces journalistes sont agréables aux gens qui partagent leur vision mais tout à fait inutiles à leur pays.
La Rédaction de ZoomTchad