Le Tchad, pays immense qui fait deux fois et demi la France, est aussi un pays d’une grande diversité culturelle; sa gastronomie est très riche du Nord au Sud, et de l’Est à l’Ouest. Les modes de vie de population commandent leur alimentation. Naturellement, l’alimentation dans les zones urbaines est plus riche, plus variée que dans les campagnes où elle est plus simple, plus traditionnelle. Le brassage des populations tchadiennes avec les pays voisins tel que le Soudan, a beaucoup influencé la gastronomie tchadienne. Aujourd’hui celle-ci est très riche, et la femme tchadienne est avant tout une femme d’intérieure, travaillant très peu à l’extérieur; en comparaison à d’autres pays africains, celle-ci est une véritable maîtresse de maison.
Particularités
Les tchadiens dans leur majorité mangent sur des nattes ou des tapis et ce quelque soit leur rang social. La plupart mange à la main autour d’un grand plat. En cela, ils sont restés profondément africains.
Les hommes mangent à part, les femmes de leur côté. La famille tchadienne est large, il est très rare de trouver des familles vivant à l’occidentale (papa, maman, enfants). La société tchadienne a ses propres usages, les relations entre l’époux et sa belle-famille, entre la femme et ses beaux-parents, beaux-frères, belles-sœurs obéissent à des règles de savoir vivre, d’interdits qui doivent être connus pour éviter de se retrouver dans une situation délicate. Par exemple, dans certains milieux, Il est impensable de voir un homme manger avec sa belle mère !
Le repas familial
Des règles régissent le repas familial. Manger à plusieurs dans le même plat, à la main, avec des personnes de classes d’âge différentes obéit à des comportements stricts. Nous y reviendrons en détail.
Par rapport à la cuisine tchadienne, cette liste est loin d’être exhaustive. Nous reviendrons sur un aspect peut-être plus intéressant, c’est la composition d’un repas de fête au Tchad. Autre particularité, pendant le Ramadan, l’alimentation est légèrement changée même s’il faut relever que les gens mangent trop !
Pendant le Ramadan, on boit de la soupe qui s’appelle » shourba » comme celle des arabes. Mais objectivement la » shourba » tchadienne est plus légère, plus digeste moins lourde que celle des arabes qui est un plat complet où il y a du tout. On boit également de la bouillie de mil avec du lait caillé et des beignets sucrés, ainsi que d’autres mets en fonction du budget.
Plats principaux
Boule de mil ou éche
Comme au Mali, au Burkina et au Togo, c’est l’alimentation de base de toute la population, le mil est produit localement.
Le riz
Il fut un temps où les tchadiens consommaient leur propre riz ; celui produit à Bongor. Pays d’élevage, parmi les plus riches d’Afrique, la viande est très présente dans l’alimentation des tchadiens. D’abord la viande séchée en fine lamelle, puis pilée qui se conserve très longtemps et permet de faire la sauce » charmoute « , très économique et très consommée dans tout le pays. Très prisée par les voyageurs à l’intérieur du pays qui est immense; elle est une denrée précieuse. Très grands consommateurs de viandes, toutes les parties du mouton ou du bœuf sont consommées en sauce, grillade ou soupe.
Quelques exemples
Il fut un temps où les tchadiens consommaient leur propre riz ; celui produit à Bongor.
Le Kissar
Crêpe fait à base de mil ou et du riz fermenté et fait sur une grande crêpière en terre cuite appelée « Doka ». On mange le Kissar avec une sauce rouge (viande, pomme de terre), ou sauce verte (viande, gombo, viande moulikhia). C’est un véritable délice.
La tête de mouton : elle est nettoyée et mise au four traditionnel. On peut aussi la manger en sauce au bout de longue cuisson. C’est un plat très succulent ! Le mouton entier : méchoui nature, méchoui couscous, méchoui riz pour les repas de fête.
Le tripes : très grand plat au Tchad, appelé « marara ». Le plat « marara » comprend les tripes, le foie, le cœur, les reins, les poumons. On peut les faire juste tremper dans de l’eau très chaude et le manger avec du piment, sel et du citron. Ou encore préparer les tripes avec de la sauce tomate ; à faire mijoter lentement ! (c’est le secret !)
Les pieds de mouton : on en fait une soupe.
La viande grillée dans de grandes poêles. Le Tchad est un pays enclavé donc n’a pas un accès sur la mer, ce qui explique que les tchadiens ne mangent pas beaucoup de poissons. De plus, le Chari n’est pas très poissonneux.
Plats de poissons consommés : grillades au charbon de bois. Le poisson fumé et séché est très apprécié également. La sauce de gombo aux poissons séchés avec la boule de mil comme accompagnement. Et il y a également le » canda » (galette à base de poisson)
Les poulets : poulets rôtis ou grillés, mais surtout la sauce rouge aux poulets est une référence. Le poulet est associé à un repas de fête ou qu’on sert à un hôte.
Anecdote : Dans certaines régions du Tchad, la femme ne mange pas le poulet. Les hommes se partageant les différentes parties, vu le nombre de personnes qui se mettent autour du plat. Aujourd’hui on rencontre encore des femmes qui ne mangent pas de poulets mais cette pratique tend à disparaître surtout dans les grandes villes.
Sauces : Comme tous les africains, les tchadiens sont très « sauciers ». Nous avons parlé de la sauce gombo, sauce rouge pomme de terre, patate douce, sauce moulikhia, sauce karkandji (feuille d’oseille) avec de la viande de bœuf ou de mouton. Il y a d’autres sauces qui sont plus prononcées en fonction des terroirs : sauce kawal, timilégué, etc.
LES BOISSONS
Les boissons chaudes
Le thé : Les tchadiens boivent du thé rouge (type lipton) mais aussi du thé vert, le thé des nomades (3 verres). Tout un cérémonial accompagne ce thé, un véritable rituel. Les goranes et les arabes ont un rituel et un code différent. Très intéressant, nous ferons un article pour mieux l’expliquer.
Le café tchadien : On achète le café en graines, qu’on fait griller, ensuite on le fait moudre au moulin à café avec des épices. Chaque femme tchadienne a dans sa cuisine son café aromatisé selon les goûts de la maison. Un véritable nectar !
Les infusions : Les infusions à la citronnelle et aux différentes plantes médicinales sont aussi appréciées surtout pendant les périodes de fraicheur.
Les boissons fraîches
Les jus : les tchadiens consomment le jus des fruits locaux en quantité, les mangues, goyaves, citrons, pamplemousses et le jus de » karkandji « . Le jus de » karkandji » appelé aussi angara ou karkadé (bissap en Afrique de l’ouest) se consomment de deux manières : – chaud et légèrement pimenté et sucré – frais et sucré avec une feuille de menthe » nana » pour le parfumer
L’alcool : traditionnellement, il y a l’alcool fermenté fabriqué localement avec du mil (régions du centre, à l’est, au sud) des dattes (au nord), du sorgho. C’est le » bil bil « , » kondron « , » alcool de dattes « , etc. La bière tchadienne est également très prisée.
LA PATISSERIE
Beignets appelés » fangassou » fait à base de farine de blé, levure sucré ou non.
Flan aux œufs appelé » custard »
Le riz au lait appelé « bassissé » fait avec l’huile de vache, ce plat est servi lors des cérémonies de baptème.
nakia, khireïba, etc.